Pourquoi enlever l'asphalte ?

L’urbanisation telle que pratiquée depuis plusieurs décennies en Amérique du Nord engendre la minéralisation des espaces publics et privés (bâtiments, routes, stationnements). Ce phénomène entraîne l’imperméabilisation du sol, qui diminue l’infiltration de l’eau et perturbe son cycle naturel. Selon la publication La gestion durable des eaux de pluie : Guide de bonnes pratiques sur la planification territoriale et le développement durable (MAMOT 2010), en milieu urbain dense, de 75 % à 100 % du territoire sont ainsi imperméabilisés.    

Cycle de l'eau

Source des données :
MAMROT et MDDEFP. Guide de gestion des eaux pluviales: Stratégies d'aménagement, principes de conception et pratiques de gestion optimales pour les réseaux de drainage en milieu urbain. figure 2.5, chapitre 2-4 .

 

Acticité de dépavageConséquences des perturbations du cycle de l’eau

Les conséquences sont nombreuses, tant sur le plan environnemental, sanitaire, qu’économique :

  • pression sur les infrastructures publiques de traitement des eaux : augmentation des refoulements d'égouts, des inondations et du déversement des eaux usées dans les cours d'eau
  • pollution des eaux de ruissellement : augmentation des coûts de traitement, altération de l'écosystème des cours d'eau qui nuit aux activités récréatives et à la qualité de l'eau potable
  • augmentation des coûts pour les compagnies d’assurances, les gouvernements et la population

 

Les changements climatiques au Québec

Les gaz à effet de serre (GES) émis par l'activité humaine génèrent un dérèglement du climat qui entraîne une hausse des événements climatiques extrêmes, dont les effets néfastes sont intensifiés par la minéralisation des villes. Ouranos et le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) prévoient notamment dans les décennies à venir des précipitations plus abondantes et extrêmes pour tout le Québec. Les changements climatiques entraînent déjà une augmentation de la quantité et de l'intensité des précipitations dans toutes les régions, ainsi que plus de périodes de gel/dégel en hiver et de canicule.

Des municipalités qui doivent s'adapter

Activité de plantationPour rendre les municipalités québécoises plus résilientes, il est nécessaire d’intégrer des stratégies et des mesures d’adaptation aux changements climatiques dans leurs outils de planification. Chaque réfection ou renouvellement des infrastructures est une occasion d’intégrer des notions d'adaptation aux changements climatiques. Les municipalités ont également intérêt à combiner une gestion des eaux de pluie dite traditionnelle via les « infrastructures grises » (égouts, usines de traitement de l'eau, réservoirs, etc) à des mesures durables de gestion des eaux de pluie telles que les infrastructures vertes et les aménagements perméables. 

Une approche de planification participative et de mobilisation de la population permet de créer un sentiment d’appartenance qui est crucial pour la pérennité de l’espace réaménagé. Impliquer les citoyennes et citoyens dès les premières étapes du processus permet non seulement de créer des espaces qui répondent à leurs besoins, mais aussi de leur donner le pouvoir de transformer leur milieu de vie.