Un projet de verdissement pour l’Estrie | La Tribune | 29 nov. 2021

Activité de verdissement

L’Estrie verdira un tout petit peu plus. Le Conseil régional de l’Environnement de l’Estrie (CREE) a été choisi pour participer au projet provincial Sous les pavés, qui vise à verdir un espace recouvert par le bitume.

L’organisme REVE Nourricier (Réseau d’espaces verts éducatif et nourricier) a aussi été sélectionné pour prendre part à cette initiative pilotée par le Centre d’écologie urbaine de Montréal.

Le projet vise à déminéraliser des espaces vulnérables aux îlots de chaleur, explique Gloria Grenier-Mailhot, chargée de projet au CREE. On pense à des endroits perméables recouverts d’asphalte ou de béton, par exemple.

Le CREE devra donc choisir un espace public mesurant entre 100 et 150 mètres carrés sur le territoire estrien où l’asphalte pourrait être enlevé dans le cadre d’une initiative citoyenne. 

« Il y a une activité de dépavage où l’asphalte va être concassé. Les gens sont invités à venir le retirer à la main… Après, il y a une activité de plantation. On vient remplacer le bitume par différents végétaux sélectionnés par les utilisateurs. Ensuite il y a une inauguration… » 

L’endroit doit être public et visible afin qu’il puisse bénéficier à l’ensemble de la population. « Ça se veut participatif et festif. »

La présence d’îlots de chaleur a de nombreux impacts, à commencer par les écarts de température. « Ça peut aller à plus de 12 degrés ressentis quand on est près », illustre Mme Grenier-Mailhot, également coordonnatrice du projet Sous les pavés pour l’organisme estrien. Les espaces perméables entraînent aussi d’importants ruissellements de l’eau. 

« Ça a de gros impacts en termes de gestion de l’eau. Cela amène un énorme volume d’eau vers les égouts, ce qui peut générer des refoulements ou directement des surverses qui ne sont pas traitées dans les cours d’eau. » 

Un arbre, souligne-t-elle, représente l’équivalent de quatre climatiseurs. 

« Les îlots de chaleur préoccupent la Santé publique principalement pour les personnes vulnérables », dit-elle en rappelant qu’avec les changements climatiques, les canicules sont appelées à se reproduire de plus en plus. 

Le CREE, qui a récemment appris la nouvelle, en est à la recherche de sites potentiels, mais certains ont déjà été identifiés. « On a l’ouverture pour faire un appel de projets. » Le CREE disposera d’un fonds de 20 000 $, mais il entend solliciter d’autres partenaires. 

L’initiative s’ajoutera à Vent de fraîcheur sur l’Est, qui permet de verdir différents sites de Sherbrooke. C’est le cas des cours de récréation de l’école des Avenues, mais aussi de Pie-X-de l’Assomption, qui s’est ajoutée au fil du temps. « Ce n’était pas un site prévu, mais ils sont prêts à aller de l’avant. Ils ont déjà fait la phase 1 de l’aménagement de la cour, ils vont s’insérer dans la phase 2. On a des ressources disponibles pour donner un coup de main. » 

« Vu qu’on a déjà un gros projet à Sherbrooke avec Vent de fraîcheur, ce serait intéressant de développer dans d’autres municipalités de l’Estrie, étant donné que notre territoire d’action est régional », note-t-elle. 

Sous les pavés doit s’étaler sur trois ans et se terminer en décembre 2023.

 

Article rédigé par Isabelle Pion, paru dans La Tribune le 29 novembre 2021,